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“Sans les femmes, le monde s’arrête” : face à la brutalité du système, il y a le féminisme

Billet d'humeur 12 mars 2021

En cette semaine célébrant la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, je réaffirme la nécessité pour notre camp politique de défendre un programme féministe, qui implique de refonder la société autour du soin, du lien, de l’humain et de l’égalité.

“Sans les femmes, le monde s’arrête”. C’est le mot d’ordre qu’ont choisi les 37 organisations syndicales, féministes et politiques qui ont lancé un mouvement unitaire pour le 8 mars, journée internationale de la lutte pour les droits des femmes.

Ce mot d’ordre reflète ce que la pandémie a une nouvelle fois démontré : les femmes sont nos premières corvées. Au devant de la crise se trouvaient des aides-soignantes, des aides à domiciles, des assistantes maternelles, des assistantes sociales, des cassières, en bref, des métiers du contact, du lien et du soin, qui ont en commun d’être assurés à plus de 80 % par des femmes.

Nous les avons applaudies, le Président de la République les a même décorées. Mais leur précarité reste entière. Leur travail est dévalorisé : mal payées (⅔ des travailleuses au SMIC sont des femmes), à temps partiel contraint, l’immense majorité de ces travailleuses, qui étaient d’ailleurs bien présentes parmi les gilets jaunes, ne touchent qu’un salaire de misère pour accomplir les tâches les plus essentielles au bon fonctionnement de la société.

Le travail du soin et du lien est trop souvent considéré dans la continuité du rôle social dans lequel on veut cantonner les femmes : prendre soin des autres. L’écoute, l’empathie, les relations humaines sont perçues comme des qualités naturellement féminines. Mais il s’agit bien de compétences développées et mobilisées par les travailleuses ! Par ailleurs, nombre des gestes qu’elles exécutent requièrent force, habileté et technicité. Une caissière porte jusqu’à une tonne de produits par jour. Une infirmière parcourt 10 à 12 km par jour. Une pénibilité qui n’est jamais reconnue !

Il faut cesser de considérer les métiers à forte prédominance féminine comme de simples services rendus par les femmes à la communauté. D’autant plus que dans le monde d’après, d’immenses défis nous attendent. Il faudra faire face au dérèglement climatique et planifier la bifurcation écologique, se préparer au vieillissement de la population et assurer une vie digne à nos anciens. Tout cela implique de reconstruire l'État social et de retisser des liens humains de solidarité qui seront plus importants que jamais face aux transformations écologiques et sociales qui s’annoncent.

Il faut opposer le féminisme à la précarité, la brutalité et les violences que le monde ultra-libéral inflige aux êtres humains, à commencer par les femmes. Pour cela, il faudra commencer par revaloriser les métiers féminisés. L’économiste Rachel Silvera propose une méthode : réévaluer chaque emploi sur la base de critères objectifs, tels que la technicité, les responsabilités, la pénibilité. Sur la base d’une telle évaluation, on pourra estimer la sous-rémunération des métiers féminisés et planifier des augmentations. Le Québec procède de la sorte depuis 20 ans, et a revalorisé les infirmières de 5 500 euros par an. Pourquoi pas nous ?

Le féminisme est non seulement un enjeu d’égalité femme-homme mais surtout un projet de société. Quand Emmanuel Macron et la Commission européenne nous vantent la numérisation de l’économie et de nos vies, où tout devient chiffré, minuté et virtuel, nous opposons un autre horizon : développer les liens et le commun, et refonder le travail autour de l’utilité sociale.

Le féminisme est plus que jamais une cause commune qui appelle une transformation radicale de la société. Notre avenir ne sera commun que s’il est féministe et nous comptons bien nous saisir de la campagne présidentielle de 2022 pour défendre ce projet de progrès humain !




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