Communiqué de presse : La France se fait le porte-voix du MEDEF et torpille le devoir de vigilance des multinationales
Le gouvernement français, par la voix de son ministre de l’économie Éric Lombard, a demandé un report « sine die » de la directive européenne sur le devoir de vigilance des multinationales.
Adopté à la fin du dernier mandat après 5 ans de bataille, ce texte pionnier impose aux multinationales européennes le respect des droits humains et de l’environnement sur l’ensemble de leur chaîne de valeur, y compris leurs sous-traitants. Elle permet notamment l’accès à la justice pour les victimes de travail forcé, de pollution massive ou de déplacement forcé et met fin à l’impunité totale dont jouissaient les multinationales.
Comme rapportrice et négociatrice de cette directive pour le groupe de la Gauche, je dénonce cette attaque inacceptable contre un texte essentiel de protection des droits fondamentaux et demande la transposition sans délai de cette directive démocratiquement adoptée. La France se serait-elle engagée dans une course à la dérégulation en prenant comme modèle Donald Trump ?
En tentant de renvoyer cette directive aux calendes grecques, la France achève l’opération de sabotage qu’elle avait déjà initiée pendant les négociations, notamment pour exclure le secteur financier des obligations de vigilance. Le gouvernement français se fait également le porte-voix des lobbys des grandes entreprises et en particulier du MEDEF et de l’AFEP.
Cette attaque sans précédent s’inscrit dans un contexte plus large de demande de la France « d’une pause réglementaire », remettant en cause de nombreuses régulations du Green Deal comme la directive relative à la publication d'informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD) après avoir obtenu le report de la réglementation anti-déforestation.
Alors que Jordan Bardella en appelle à une coalition de la droite et de l’extrême-droite pour démanteler le Green Deal, l’ensemble des groupes de gauche doivent se mobiliser contre cette offensive sans précédent contre les réglementations sociales et environnementales.
Manon Aubry
Députée européenne la France Insoumise
Co-Présidente du groupe de la Gauche