L’Union européenne ignore le scandale des Pandora Papers et refuse d’établir une liste crédible de paradis fiscaux
Il y a tout juste deux jours éclatait l’un des plus gros scandales d’évasion fiscale de notre histoire concernant des milliers de milliards d’avoirs cachés dans des comptes offshores par des politiques, des criminels ou des pop stars.
L’Union européenne est censée être dotée d’un outil pour se prémunir contre ce type de pratiques : sa liste noire des paradis fiscaux. Sauf que la très grande majorité des Etats cités dans ce scandale comme Hong-Kong, Bélize, les îles vierges britanniques, Chypre, la Suisse, Dubaï ou encore les Etats-Unis n’en font pas partie !
L’UE avait une chance de se rattraper ce matin, puisque la révision de la liste était à l’ordre du jour du Conseil Ecofin. Sauf qu’il n’a non seulement pas ajouté les Etats concernés par les Pandora Papers… mais il a en plus osé en retirer trois supplémentaires. Parmi lesquels les Seychelles, qui sont épinglés dans ce scandale notamment parce que l’ancien eurodéputé Rassemblent National Aymeric Chauprade y aurait ouvert un compte offshore !
Pour Manon Aubry, co-présidente de la Gauche au Parlement européen :
“Cette décision est scandaleuse ! Comment les instances européennes peuvent-elles être aussi déconnectées des attentes des citoyens ? Au lieu de montrer sa fermeté, l’Union européenne envoie un message de laxisme aux paradis fiscaux du monde entier : continuez vos affaires, on pardonne tout ! Et ce n’est pas si étonnant que ça puisque Wopke Hoekstra, ministre des finances néerlandais est directement mis en cause dans les Pandora Papers. La boucle est bouclée. Quand on met des fraudeurs à la tête de la brigade fiscale, voilà le résultat ! ”