Partager

À nos soeurs assassinées

Actualité 25 novembre 2020

Retranscription de l'intervention orale de Manon Aubry au Parlement européen à l'occasion de la journée internationale de luttes contre les violences faites aux femmes

Détourner les yeux de regards insistants. Feindre d’ignorer un « t’es bonne ». Être suivie. Hâter le pas. Faire semblant de téléphoner. Changer de trottoir.

Nous avons toutes appris à grandir avec ces réflexes d’auto-défense. Les seules réponses que notre société patriarcale nous a données. Mais savez-vous seulement ce que nous ressentons ?

Aujourd’hui je veux vous dire notre rage. Celle de femmes qui n’en peuvent plus de subir les violences. De la rue jusqu’à nos foyers, dans l’espace public ou l’intimité. Y compris ici au parlement européen.

Subir les remarques machistes de son employeur. Les mains baladeuses. Et se taire. Par peur de perdre son emploi.

Sentir un corps qu’on ne désire pas. Etre considérée comme un vulgaire objet. Être forcée. Violée. Parfois par un inconnu, mais bien plus souvent par un époux, un père ou un ami.

Et subir dans sa chair la violence d’un sexe que l’on ne veut pas. Se sentir sale. Humiliée. Et se taire encore, par peur de ne pas être crue.

Avoir honte. Se sentir coupable. La double peine.

Et comme tant de femmes entendre, de celui qu’on a choisi, d’abord des critiques, des insultes, toujours plus fréquentes. Et puis les premières gifles.

L’isolement. Les stigmates sur le corps. Etouffer. Être paralysée de peur. De douleur. Ne pas pouvoir fuir.

Voir la mort approcher. Les coups de plus en plus violents. Jusqu’à ceux qui tuent. Ces féminicides encore qualifiés de « crimes passionnels » par les médias.

La vie arrachée pour le seul fait d’être une femme. Elles sont 86 en France à avoir été tuées depuis janvier par les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. Et bien plus dans toute l’Union européenne.

Ce sont nos mères, nos sœurs, nos amies.

Je voudrais que leurs noms résonnent haut et fort dans cet hémicycle. Même si pour cela, je dois dépasser mon temps de parole et être interrompue.

Si ni nos témoignages, ni notre rage, ne vous poussent à agir, alors j’espère que ce morbide décompte de vies que nous aurions dû sauver vous y obligeront !


Lucette, 78 ans
France, 56 ans
Sandy, 33 ans
Anonyme
Anonyme
Camille
Sonia, 47 ans
Anonyme
Anonyme
Maelys, 26 ans
Anonyme
Mélissa dite Here
Valérie
Anonyme
Anonyme
Nirojini
Anonyme
Karine, 51 ans
Christine, 58 ans
Franciele, 29 ans
Aurélie, 43 ans
Stéphanie, 43 ans
Alexandra, 30 ans
Khaddija, 48 ans
Aurore, 40 ans
Brigitte, 59 ans
Sylvina, 51 ans
Natacha, 43 ans
Korotoume, 30 ans
Lola, 29 ans
Manon, 19 ans
Hanane, 37 ans
Laure, 52 ans
Céline, 38 ans
Virginie, 45 ans
Déborah
Simone, 76 ans
Joëlle, 50 ans
Geneviève, 42 ans
Monica, 51 ans
Tiffany, 23 ans
Linda, 37 ans
Madalina, 40 ans
Emmanuelle, 41 ans
Myriam, 37 ans
Barbara, 47 ans
Bettina, 53 ans
Dialine alias Fétia
Karina
Fatiha, 52 ans
Brigitte, 68 ans
Marcelle, 84 ans
Célène, 55 ans
Anne, 83 ans
Sabrina, 21 ans
Olivia
Lisiane
Séverine, 31 ans
Grâce, 21 ans
Salma, 21 ans
Marguerite, 90 ans
Sylvie, 45 ans
Jennifer, 35 ans
Magdalena, 33 ans
Florence, 50 ans
Sylvie, 50 ans
Virginie, 41 ans
Claudette
Andrée, 81 ans
Marie-Amélie, 53 ans
Gwenaëlle, 34 ans
Aissatou Billguissa
Véronique, 50 ans
Thérèse, 80 ans
Brigitte, 67 ans
Georgette, 88 ans
Jacqueline, 23 ans
Mélanie, 35 ans
Pascaline, 60 ans
Dina
Valérie
Jeanine, 89 ans
Valérie, 48 ans
Laetitia, 31 ans
Anne-Sophie, 48 ans
Raymonde, 84 ans
En savoir plus sur ce lien

Restez informés

Nous utilisons Mailchimp comme plate-forme marketing. En cliquant ci-dessus pour vous abonner, vous reconnaissez que vos informations seront transférées à Mailchimp pour en savoir plus sur la politique de protection des données de Mailchimp.
Vous pouvez vous désinscrire à tout moment en cliquant sur le lien en bas de nos emails. Pour avoir plus d'informations sur notre politique de protection des données personnelles, vous pouvez visiter notre site internet

Données personnelles

Les cookies permettent d'améliorer votre experience et facilitent la réactivité de notre site. Sur notre site, un cookie est actif : Google Analytics. Il récolte des données statistiques anonymes sur le site. Lorsque vous visitez le site de Manon Aubry, une seule donnée personnelle vous concernant est collectée avec ce cookie, il s'agit de votre adresse IP, mais celle-ci est anonymisée automatiquement par le système sans possibilité d'identification de la personne concernée. Si vous ne souhaitez pas que notre site utilise ce cookie, vous pouvez le refuser ci-après.