LE LOGEMENT DOIT ÊTRE UN DROIT : HALTE A LA FLAMBEE DES PRIX !
En 20 ans, les prix de l’immobilier ont augmenté 4 fois plus vite que les revenus des ménages. Résultat : se loger devient un immense luxe. Et une fois le loyer payé quand on arrive à avoir un toit sur la tête, il ne reste plus grand chose pour payer le reste…
Se loger, avoir un lieu où nous pouvons être protégé des périls de l’extérieur, un lieu où l’on se sent en sécurité, où l’on peut dormir, se laver, un lieu où l’on peut tout simplement construire sa vie : c’est un besoin vital et cela devrait être un droit imprescriptible !
Pourtant, ce droit est mis à mal par une explosion des prix et une mainmise des plus riches sur de plus en plus de logements. Aujourd’hui, selon la Fondation Abbé Pierre, 15 millions de personnes sont touchées par la crise du logement en France.
Aujourd’hui, Oxfam a sorti un rapport éloquent qui met la lumière sur une crise dont on parle trop peu mais qui touche tout le monde : la crise du logement !
LE LOGEMENT DEVIENT UN LUXE
Gagner trois fois le loyer quand on nous demande un loyer de 1 500 euros : qui arrive vraiment à se payer un tel loyer ?
Le logement est devenu le premier poste de dépense pour la plupart des ménages. Mais tout le monde n’est pas logé à la même enseigne : les 25% les plus pauvres consacrent 2 fois plus de leurs revenus aux dépenses de logements que les 25% les plus riches. Un étudiant consacre même jusqu’à 60% de son budget dans le loyer.
Et ce n’est pas parce que le logement devient un luxe que les logements deviennent luxueux. Très loin de là ! Les logements insalubres ou mal isolés sont monnaie courante. Aujourd’hui on estime que 5,2 millions de logements sont des passoires thermiques et plus de 3 millions de Français.es sont en situation de précarité énergétique.
LÀ OÙ L’ÉTAT SE RETIRE LES RICHES PROFITEURS PRENNENT LA PLACE
Cette explosion des prix a plusieurs causes, la mainmise de fortunes ou d’entreprises privées qui s’accaparent les biens à leurs profits.
L’Etat renonce depuis plusieurs années à réellement faire du logement une affaire publique et maintient une fiscalité injuste. Le rapport d’Oxfam note l’existence d’une multiplication des niches fiscales dans l’immobilier qui représenteraient un manque à gagner de 11 milliards d’euros pour l’Etat en 12 ans, un montant qui aurait pu permettre la construction de 70 000 logements sociaux.
D’un côté, le patrimoine privé des plus riches ne fait que grandir. 3,5% des ménages détiennent plus de 5 logements, soit 50% des logements mis en location. Des logements souvent destinés au rendement financier et non à être habités. De l’autre côté, il y a environ 3 millions de logements vacants en France.
Cette minorité de propriétaires et les plateformes comme Airbnb entretiennent la rareté de logements et profitent de l’explosion des prix.
Le désengagement de l’Etat est particulièrement visible pour les séniors et les étudiants. Seuls 7% des étudiants sont logés dans un CROUS. C’était 4 fois plus dans les années 60.
Il est temps de reprendre la main !
Il faut constitutionnaliser le droit au logement au même niveau que le droit à la propriété. Il faut renforcer un véritable service public du logement pour garantir l’accès à un logement décent à toutes et tous. Il faut enfin réglementer ce secteur et restreindre, voire interdire, la présence d’acteurs financiarisés dans le marché du logement.
Des solutions politiques existent, l’accès au logement pour toutes et tous n’est pas une promesse hasardeuse, c'est une nécessité vitale !