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Marine Le Pen, la candidate de l’extrême-droite au service des ultra-riches et du CAC 40

Billet d'humeur 28 mai 2021

Comme à chaque présidentielle, Marine Le Pen joue sur tous les tableaux : prétendre être au service du “petit peuple” tout en prêtant allégeance au CAC 40. Le vernis social de 2017 cachait mal un programme déjà parfaitement libéral. Elle va aujourd’hui encore plus loin pour démontrer aux tenants de l’orthodoxie libérale son “sérieux budgétaire”. Et tant pis pour les pauvres qui en paieront la facture. Marine Le Pen n’est pas seulement un pur produit xénophobe, raciste, patriarcal et homophobe de l’extrême-droite, elle est aussi l’extrême marché. Un cocktail fasciste et inégalitaire pour les classes populaires, et le paradis économique pour les plus riches.

En 2017, les convergences économiques entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen étaient déjà évidentes. L’injustice fiscale ? Pas de soucis avec les cadeaux  existants aux plus riches. L’allongement de l’âge du départ à la retraite ? Les français s’y feront. La finance ? C’est tellement super que Marine Le Pen voulait ouvrir nos assurances vie aux investissements risqués. Le pouvoir aux travailleur.se.s ? Non, plutôt fusionner les espaces de représentation des salarié.e.s. Le CICE ? Cela fonctionne tellement bien, transformons le en allègement de “charges”. Bref, du Macron avant l’heure !


Marine Le Pen ne s’arrête pas là : soucieuse de montrer qu’elle est une candidate “crédible” au plan économique, elle a lancé l’offensive auprès de la presse de droite en ce début de campagne présidentielle pour prêter allégeance aux néolibéraux et rassurer le CAC 40. Un discours qui comporte bien des similitudes avec celui d’Emmanuel Macron.


Prenons d’abord la dette. Marine Le Pen refuse d’envisager la moindre annulation. “Une dette doit être remboursée” nous dit-elle. C’est un “aspect moral essentiel”. On croirait entendre Bruno Le Maire ou Christine Lagarde (la présidente de la BCE). D’ailleurs, les députés Rassemblement National au Parlement européen votent contre tous nos amendements qui s'en prennent à l’épée de Damoclès de la dette. Annuler la dette publique détenue par la Banque centrale européenne : contre. Faire de la Banque centrale européenne la prêteuse en dernier ressort auprès des Etats : abstention. Organiser un audit des dettes européennes : abstention.


Même chose sur la fiscalité, Marine Le Pen a clairement choisi son camp : celui des ultra-riches et hors de question d’augmenter leurs impôts. Même chose pour les grandes entreprises. Son groupe au Parlement européen refuse même une taxe sur les profits excessifs réalisés sur le dos de la crise ! En 2019, alors que les gilets jaunes dénoncent l’injustice fiscale, elle se prononce contre la suppression des niches fiscales et le plafonnement de la fortune des milliardaires. Pas touche à ses amis les grandes fortunes - Emmanuel Macron ne demande pas mieux.


Alors certes, le Rassemblement national tente de masquer ses positions par de beaux discours sur la fin de l’austérité. Mais sans aucune cohérence. Il critique d’apparence l’idéologie de la Commission européenne, mais sans jamais se poser la question de la désobéissance et du rapport de force au sein des institutions européennes. Finalement, Marine Le Pen donne surtout des gages aux libéraux de la Commission quand elle nous parle de “réelle maîtrise budgétaire dans la durée”, et de réduire le déficit public. A jouer le jeu de la “sagesse budgétaire”, elle se retrouve face à une équation impossible : en finir avec l’austérité, mais sans desserrer l’étau de la dette, et sans augmenter la fiscalité des plus riches. Finalement, Marine Le Pen se retrouve à pratiquer le “en même temps” avec autant de dextérité qu’Emmanuel Macron !


Pire encore, pour réduire le déficit public, Marine Le Pen puise les coupes budgétaires dans son logiciel d’extrême droite. Plutôt que de faire payer la note aux plus riches, elle préfère exclure les étrangers des minimas sociaux, faire payer les entreprises sur l’embauche de salariés étrangers, réserver le logement social aux français.e.s, supprimer les dépenses publiques liées à l’immigration, arrêter le remboursement des “IVG de confort”. Bref, rajouter aux politiques économiques libérales le racisme, la xénophobie et le patriarcat. Les plus précaires seront ainsi doublement victimes des choix économiques du Rassemblement national.


La politique économique de Marine Le Pen est donc au service du projet politique de l’extrême droite. Et c’est à peu près tout. Car Marine Le Pen ne nous dit jamais pourquoi elle voudrait la fin de l’austérité. Augmenter le SMIC ? Elle est contre. La retraite à 60 ans ? “Les français accepteront les sacrifices qu’on leur demandera”. La bifurcation écologique ? Marine Le Pen n’en parle jamais. Au contraire, elle veut “mettre la France sur un chemin de croissance”. Et s’il faut pour cela produire des fourchettes électriques enrouleuses de spaghettis ou des moules à faire les œufs carrés, alors allons-y, tant que ça relance la croissance. 


En clair, la vision économique de Marine Le Pen, c’est du Macron qui ne dit pas son nom : du productivisme à l’ancienne, sans justice ni fiscale ni sociale, un politique anti-pauvres, sans rapport de force avec la finance et les institutions économiques, et sans volonté de planifier la bifurcation écologique. Le tout au service d’une politique violente, raciste et sexiste. Le duel Macron-Le Pen est une pure supercherie que nous comptons bien exposer pour faire émerger une véritable alternative, telle que nous la portons : le plein emploi, la justice sociale et la lutte contre toutes les discriminations, avec la fin des diktats austéritaires et du chantage de la dette, le tout au service de la bifurcation écologique et des besoins sociaux qui sont les nôtres. Alors Macron et Le Pen, prêts à en débattre face à nous ?

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