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Pour garantir l’autonomie aux jeunes, taxons l’héritage des plus riches !

Billet d'humeur 12 janvier 2022

La méritocratie est un mythe : nous vivons aujourd'hui dans une société de privilèges. Il est temps de partager les richesses et les chances ! La réforme de l'héritage que nous mettons sur la table permettra de dégager 10 milliards € supplémentaires chaque année en taxant uniquement davantage les 1% les plus riches. Une somme qui permettra de financer une garantie d’autonomie de 1 063 € par mois pour qu'aucun jeune ne soit encore en dessous du seuil de pauvreté.

Pendant que les jeunes galèrent, les héritiers prospèrent

 

Depuis le début de la crise, les files de jeunes qui s’accumulent devant les épiceries solidaires ont fait douloureusement émerger la question de la précarité étudiante dans le débat public. Seule réponse de Macron face à la détresse des jeunes : défiscaliser encore davantage les donations. Sauf que l’écrasante majorité des jeunes n’ont rien ou presque rien à hériter. En revanche, c’est permettre aux jeunes très riches d’être encore plus riches encore plus tôt. 

 

Pour les autres, rien. A droite et à l’extrême-droite, tous proposent d’ailleurs de baisser drastiquement la fiscalité sur les donations et les héritages. Macron et ses alter-égo répondent donc tous en cœur, telle Marie-Antoinette, aux jeunes qui galèrent : “Vous n’avez plus de revenus ? Et bien touchez des donations !”


Sauf qu’en réalité, plus de 80% de ménages ne recevront aucune donation au cours de leur vie. Et l’immense majorité de ces donations sont déjà complètement exonérées d’impôt. Un couple avec deux enfants peut transmettre 1,6 million d’euros sans être taxé d’un seul centime. Ça permet de voir venir déjà non ?


Et si on s’attaquait véritablement aux inégalités en taxant les riches héritiers pour venir en aide aux jeunes dans la galère ?


L’égalité des chances est un mythe : nous vivons dans une société de privilèges


Les débats sur la fiscalité se concentrent souvent sur l’impôt sur le revenu. Parler de taxation de l’héritage provoque l’ire des libéraux qui savent très bien ce qu’ils ont à y perdre même si le débat a été ravivé ces dernières semaines (et c’est tant mieux !). Le patrimoine des ménages est pourtant de plus en plus concentré : un quart de son total est détenu par les 1% les plus riches et cet accaparement est en augmentation depuis 30 ans. Les inégalités liées à l’héritage sont béantes et la somme totale des transmissions annuelles est passée de 60 à 250 milliards d’euros entre 1980 et 2015. 


Ce retour d’une société de privilèges brise la promesse républicaine. Comment parler d’égalité des chances et de méritocratie quand certains naissent avec déjà des millions d’euros dans la poche ? Quand la “réussite” (financière) d’un jeune est en réalité uniquement liée à celle de ses parents ?


Et c’est même le Conseil d’Analyse Économique (rattaché… au 1er ministre) qui le dit, dans une note récente : "Le top 1 % des héritiers d’une cohorte peut désormais obtenir, par une simple vie de rentier, un niveau de vie supérieur à celui obtenu par le top 1 % des travailleurs". L’écart entre les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres est ainsi de 5 en matière de revenus… mais de 211 pour les patrimoines ! Les ultra riches le sont quasi tous par naissance : selon Forbes, 80 % des milliardaires français ont hérité de leur fortune.


La révolution fiscale doit s’attaquer à la taxation de l’héritage !


Nous proposons une réforme complète de la fiscalité des transmissions (héritage et donations) en trois volets.


D’une part, il faut renforcer la progressivité de cet impôt. La règle doit être simple : plus une personne reçoit, plus elle sera taxée. Actuellement, il suffit juste de bien connaître les règles et d’étaler les dons pour pouvoir transmettre des millions d’euros de patrimoine, le tout sans être taxés ! Un des premiers impératifs est donc de prendre en compte l’ensemble des sommes reçues ou héritées au cours de sa vie et de commencer à imposer seulement au-delà du patrimoine médian, qui correspond à 120 000 euros. 

 Surtout, l’impôt baissera ou restera le même pour 99% de la population et n’augmentera que pour les 1% les plus privilégiés, qui reçoivent en moyenne 4,2 millions d’euros (nets d’impôts !) d’héritage dans leur vie.


D’autre part, nous mettrons en place un héritage maximum de de 12 millions d’euros (je suis sûre que vous ne connaissez personne qui possède autant ! ;-)) , ce qui concerne moins de 0,01% de la population... Au-dessus de 12 millions (mais ça fait déjà beaucoup pour commencer dans la vie non ?), on prend tout . Ou plutôt, on le donne aux jeunes dans la galère. Pas pour le plaisir donc, mais pour fixer une limite à l’accumulation sans fin des richesses et financer la solidarité. Les quelques centaines de personnes concernées ne seront pas à la rue : cela représente déjà plus de 100 fois l'héritage français médian ! Ce qui je pense, permet déjà de bien vivre…


Enfin, nous mettrons un terme à l’inégalité de traitement entre les transmissions directes (parents / enfants) et indirectes (sans lien de parenté immédiat). Actuellement, un ouvrier sans enfant qui veut transmettre à son meilleur ami ou sa filleule sa petite maison après sa mort verra un taux de prélèvement de 60 % s’appliquer. Alors qu’il aurait été de 0% si c’était son fils ou sa fille. Nous proposons donc d’ouvrir la possibilité d’une “adoption sociale”, un contrat de solidarité entre deux personnes qui créera de nouveaux devoirs (d’assistance mutuelle) et de nouveaux droits (taxation réduite de la transmission d’héritage comme si la personne concernée était un parent ou un enfant). 


Il faut redistribuer les richesses et les chances !


La réforme que nous mettons sur la table permettra de dégager 10 milliards € supplémentaires chaque année. Une somme équivalente à la création d’une garantie d’autonomie de 1 063 € par mois pour tous les jeunes détachés du foyer fiscal de leurs parents. C’est une véritable révolution : plus aucun jeune ne vivra sous le seuil de pauvreté et n’aura à se nourrir à l’aide alimentaire ou à cumuler des petits boulots pour financer ses études.


Ce n’est pas une simple évolution technique mais un véritable projet de société : refonder le pacte républicain entre générations. La révolution fiscale globale que nous proposerons ira au-delà en s’attaquant à la fiscalité du capital dans son ensemble avec un renforcement de l’ISF, la suppression de la flat tax et la garantie que les revenus des rentes soient au moins aussi taxés que ceux du travail. Il est temps de redistribuer enfin les richesses et les chances pour poser les fondations d’un retour de l’harmonie entre les êtres humains. Et nous comptons bien faire de ce sujet un débat central de l’élection présidentielle !

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