Scandale Qatargate : le Parlement européen vote nos propositions pour renforcer ses outils de lutte contre la corruption
COMMUNIQUÉ DE PRESSE - Le Parlement européen vient de voter à la quasi unanimité une résolution ambitieuse visant à tirer les leçons du "Qatargate".
Le texte approuvé aujourd’hui, dont j’étais l’initiatrice et la coordinatrice, représente une immense victoire pour la transparence des institutions européennes et leur indépendance vis-à-vis des influences extérieures.
Malgré l’onde de choc des révélations du pire scandale de corruption de l’histoire du Parlement européen, le temps n’est pas à la sidération. Il est à l’action.
Notre groupe vient d’obtenir un engagement ferme du Parlement pour des mesures fortes et concrètes :
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Création d’une commission spéciale pour identifier les failles dans les règles éthiques du Parlement européen et y remédier
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Création d’une commission d’enquête pour établir les dysfonctionnements des institutions européennes qui ont permis la corruption par le Qatar
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Création d’une autorité éthique indépendante commune aux institutions européennes, que nous demandons depuis 2019 et qui avait été “oubliée” par la Présidence française de l’Union et enterrée par la Commission
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Nomination d’un vice-président du Parlement chargé de l'intégrité et de la lutte contre la corruption.
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Suspension des badges pour l’accès au Parlement européen des représentants du Qatar*
Nous obtenons également un appel à renforcer des dispositifs déjà existants mais qui n’avaient pas les moyens de leurs ambitions :
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Augmentation des moyens financiers et humains du registre de transparence des acteurs qui influencent la politique européenne (actuellement une demi-douzaine d’employés pour surveiller 12 447 entités enregistrées)
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Mise en place du caractère obligatoire du registre de transparence, extension de son périmètre aux représentants des Etats et aux anciens députés européens
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Contrôle des “groupes d’amitiés”, notamment informels particulièrement perméables à l’ingérence étrangère
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Garantie de protection des lanceurs d’alertes internes.
Le texte a été renforcé par l’adoption de nombre de nos amendements lors du vote, avec notamment la reconnaissance claire de l’influence du Qatar contre la résolution sur les violations des droits humains liées à la Coupe du monde que j’avais obtenue en novembre.
Depuis 2019, je me bats sans relâche pour dénoncer les “liaisons dangereuses” entre intérêts publics et intérêts privés ou étatiques, qui affaiblissent la confiance des citoyens envers leurs représentants.
Il est grand temps d’avancer enfin sur ces sujets pour bannir la corruption et faire primer l’éthique sur le fric. Je le répète : Notre démocratie n’est pas à vendre, on n’achète pas des députés européens comme on achète des clubs de foot !